Pendant la présidence de Donald Trump, de nombreux Canadiens ont ressenti une montée d’anxiété. Bien que ses politiques ne s’appliquent pas directement au Canada, leurs répercussions ont été difficiles à ignorer — qu’il s’agisse des tensions commerciales, du recul environnemental ou de la polarisation politique croissante.
D’un point de vue clinique, ce phénomène peut être associé à un traumatisme vicariant ou un stress secondaire : le stress émotionnel causé par l’exposition indirecte à des événements troublants, même lorsqu’ils surviennent à l’extérieur de notre propre pays.
1. Comprendre l’impact psychologique
Selon l’American Psychological Association, le stress politique et l’« anxiété de l’actualité » sont de plus en plus répandus à l’ère des réseaux sociaux. Les Canadiens ont pu éprouver :
- Une anxiété généralisée ou une inquiétude constante
- Des comportements de consultation excessive des nouvelles (doomscrolling), qui augmentent le taux de cortisol (hormone du stress)
- Des troubles du sommeil ou de l’irritabilité
- Un sentiment d’impuissance face aux événements politiques étrangers
Reconnaître ces symptômes est une première étape essentielle.
2. Limiter l’exposition médiatique de façon réfléchie
Même s’il est important de rester informé, les études montrent qu’une surexposition aux nouvelles négatives aggrave l’anxiété et favorise le stress chronique. Essayez de fixer des moments précis pour consulter les nouvelles, évitez les sources sensationnalistes, et terminez par des informations positives ou locales pour retrouver un certain équilibre.
3. S’ancrer dans la réalité locale
Les politiques de Trump — notamment sur l’immigration, la santé ou l’environnement — ont suscité de vives inquiétudes, même hors des États-Unis. Pourtant, il peut être utile de se rappeler le contexte canadien :
- Le système de santé canadien demeure public et universel.
- La politique migratoire du Canada continue de promouvoir l’inclusion et la diversité.
- Nos engagements climatiques, bien qu’imparfaits, sont plus alignés sur les objectifs internationaux.
Se recentrer sur ce qui relève de notre pays aide à combattre le sentiment d’impuissance.
4. Pratiquer des techniques de résilience psychologique
- Thérapie cognitive comportementale (TCC) : Remettez en question les pensées catastrophiques (ex. : « Tout va mal tourner à cause de la politique américaine ») avec des questions comme Cette pensée est-elle fondée ? ou Quelles sont mes preuves ?
- Pleine conscience et exercices de respiration : Réduisent les symptômes physiques de stress et vous ramènent au moment présent.
- Soutien social : Parler avec des amis, des proches ou un professionnel de la santé mentale peut aider à normaliser vos émotions et réduire l’isolement.
5. S’engager avec intention
Transformer l’anxiété en action est une stratégie d’adaptation éprouvée. Les Canadiens peuvent :
- Soutenir des causes locales ou internationales en accord avec leurs valeurs
- Faire du bénévolat, voter, ou s’impliquer dans leur communauté
- Se connecter à des mouvements transfrontaliers axés sur la démocratie, le climat ou l’égalité
Comme le recommandent souvent les spécialistes, se concentrer sur ce que l’on peut contrôler contribue à restaurer un sentiment d’autonomie, un facteur clé pour réduire le stress chronique.
Que Donald Trump soit au pouvoir ou non, son influence politique continue d’alimenter les débats mondiaux. Pour les Canadiens qui naviguent cette réalité émotionnelle, prendre soin de leur santé mentale est non seulement judicieux — c’est essentiel.